Perpignan envoyé spécial
C'est de l'autocombustion, la flamme du FN qui brûle ses propres dignitaires : l'ex-capitaine de l'OAS Pierre Sergent décède après un score municipal de près de 25 % en 1989 ; le professeur de droit Jean-Claude Martinez démissionne après un 22,4 % en 1993 ; l'entrepreneur Jean-Louis de Noëll et ses 32,71 % obtenus en 1995 tombe pour abus de biens sociaux ; le Marine-lepéniste Louis Aliot a tout juste le temps d'approcher les 20 % aux législatives de 2002 avant d'être appelé par son patron à Toulouse. «Nous sommes frappés de malchance», conclut ce dernier. La prochaine fois sera la bonne, promet-il. Un des «objectifs officiels du FN pour 2007» est selon lui de conquérir la mairie de Perpignan.
Pierre Sergent a pu se faire élire député des Pyrénées-Orientales en 1986 et concourir à la municipale suivante en s'appuyant sur les 18 000 rapatriés d'Algérie que compte cette ville de 107 000 habitants. Et sur les militaires du centre d'entraînement des commandos de Montlouis ou de la direction du service action de la DGSE abritée dans le palais des rois de Majorque. Le catalanophone Jean-Claude Martinez dit ne s'être fait voler que de peu les 4 500 voix de la communauté gitane qu'il a draguée en promettant de «faire de Perpignan la Cordoue du Roussillon». Le jeune et dynamique Jean-Louis de Noëll a surfé, lui, sur un terrain économique délabré qui produit chaque année beaucoup plus de RMistes que d'emplois industriels. Par ses antigaullistes historiques, sa si