Le Mans envoyée spéciale
On entend parler du Mans partout en ce moment. Enfin, pas du Mans tout court, mais d'une entité qui s'appelle «congrèsdumans» et dans laquelle le mot important est bien «congrès» (du Parti socialiste dans une sale panade après le référendum sur la Constitution européenne) mais où figure quand même le vocable «Mans».
C'est pourquoi Jean-Claude Boulard, maire PS de la ville, se félicite d'avoir proposé ses services pour accueillir cette réunion, du 18 au 20 novembre : «Vous avez vu le nombre de fois où Le Mans est prononcé ?», note-t-il. «Jamais on n'aurait pu s'offrir une campagne pareille», renchérit Laurent Tavernier, son directeur de la communication.
Aston Martin. Certes, certes, mais ce congrès du Mans ne s'annonce pas de tout repos. Il se pourrait que les socialistes soient amenés à se parler sur le même ton que lors du mémorable congrès de Rennes de 1990, resté célèbre grâce à des amabilités du genre : «Laurent, on n'hérite pas du parti comme d'une Aston Martin» (d'Emmanuelli à Fabius). Quand on dit «congrès de Rennes», on dit affreux congrès. Le Mans, ville peu réputée, peut-il se permettre d'être associé durablement à l'un des pires moments de l'histoire de la gauche française ? «Je me suis posé la question, admet le maire, mais je ne crois pas du tout qu'on ait le risque de Rennes.» Le «risque de Rennes», c'est le «désordre». «Habituellement, résume Boulard, un congrès du PS, c'était comme sous la IVe République : on votait et on ne savait pas