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Les chevilles ouvrières de la piste enchantée

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Vingt-quatre heures de compétition et des souvenirs pour un an... La course d'endurance agrège des milliers de fans qui, en bord de rail ou en coulisse, assurent sa réussite. A l'image de Patrick Chaillou, encyclopédie vivante des 24 Heures.
publié le 24 septembre 2005 à 3h48

Le Mans envoyé spécial

Patrick gare sa voiture juste en face de la rue du Circuit, au sud du Mans. En quelques minutes, il a remonté plus de cent ans d'histoire, déjà intarissable. «C'est le dernier vestige du premier tracé de 1921, dit-il en remontant l'artère vers l'actuel circuit des 24 Heures. Ça tournait là, ça filait ensuite vers le Tertre-Rouge.» Comme si toute l'histoire de la ville s'était déroulée sur ces treize kilomètres de bitume bordés tantôt de maisons, tantôt de rails de sécurité entre lesquels il est souvent tentant d'appuyer un peu sur le champignon.

Patrick Chaillou n'a que 42 ans et c'est déjà une encyclopédie automobile à lui tout seul, mémoire vivante d'un rêve qui lui a tenu les tripes dès l'enfance. Engagé il y a neuf mois à la communication de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), il a le sentiment d'être passé «de l'autre côté du miroir». L'ACO, créé en 1906, est le berceau des célèbres 24 Heures auto. Patrick se sent privilégié, mais non unique : «Au Mans, des gens comme moi, il y en a des milliers. Ici, nous avons tous en nous une partie du patrimoine génétique de la course automobile.»

Patrick est né rue de l'Ormeau, «l'endroit où, en 1873, Amédée Bollée, premier constructeur automobile, avait construit son usine. C'est un signe, non ? Pour moi, les frères Bollée représentent l'an I de la course auto». Mais son père, magistrat, bien que piqué lui aussi par le virus du moteur à explosion, a dû quitter Le Mans en 1968, nommé, entre autres, à Douai, puis