Le Vieux-Mans l'a échappé belle. Longtemps il a été menacé par une autoroute qui aurait longé sa muraille (romaine, du IIIe siècle, l'une des trois seules de cette ampleur conservées en Europe). Il y avait moult projets de «rénovation» du Vieux-Mans dans les cartons, en clair, de démolition. Mais, heureusement, il n'y avait pas de moyens. Le Mans avait de tels retards d'équipements par ailleurs que la ville a laissé son vieux quartier de côté quelque temps. Suffisamment pour que la loi sur les secteurs sauvegardés soit votée en 1966, arrêtant la pioche.
L'histoire du Vieux-Mans est assez typique du destin de ce genre de quartier dans les villes françaises. Jusqu'au XVIIe siècle, l'aristocratie vit sur cet éperon, en particulier autour de la cathédrale. «Puis, rappelle Franck Miot, délégué à l'animation du patrimoine, elle se déplace car le parcellaire ne correspond plus aux hôtels particuliers avec jardin qui sont alors au goût du jour.» Au siècle suivant, le quartier devient de plus en plus populaire. Jusqu'à abriter «beaucoup de cafés et de maisons closes à partir du moment où Le Mans devient une ville de caserne après la guerre de 1870». Les rues accueillent ensuite les «vagues migratoires de l'industrie», les étrangers, car «les ouvriers de l'exode rural ne viennent pas ici : ils reconstituent la campagne à la ville dans des petites maisons».
Sans toilettes. En 1972, quand Claude Gayet, alors directeur de la société d'économie mixte, démarre la réhabilitation, l'état des b