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Libération

Avoir le TGV et l'avion quand même

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Le sauvetage d'Air Turquoise par les collectivités locales relance la polémique sur l'utilité d'un aéroport.
publié le 10 décembre 2005 à 4h54

Reims envoyé spécial

Il est 9 h 30, et sur la piste un ATR 42- 500 à hélices, quarante-quatre sièges, estampillé Air Turquoise, fraîchement arrivé de Marseille, s'apprête à redécoller vers Bordeaux. Le hall de l'aéroport évoque Orly en miniature : un unique comptoir d'enregistrement, quelques sièges où patientent des cadres, et un bar. L'avion parti, ce dernier ferme, et c'est le directeur adjoint de l'aéroport qui s'y colle pour encaisser le prix des cafés.

A quelques mois de l'ouverture du TGV Est, l'aéroport Reims-Champagne, planté en plein champ à dix minutes du centre-ville, appelle une interrogation brutale sur la pertinence de disposer ici d'une telle infrastructure et d'une compagnie aérienne. «Les TGV Paris-Reims ne nous concurrenceront pas, c'est, au contraire, un atout à venir», rétorque Jean-Baptiste Cuisinier, PDG d'Air Turquoise, dernière-née des compagnies hexagonales qui dessert Marseille, Bordeaux et Nice depuis cet été. Dans son bureau d'une quinzaine de mètres carrés où s'entassent bureaux et écrans d'ordinateurs, il égrène toutes les raisons d'y croire, «la demande de transport qui s'accroît plus vite de région à région que de Paris à région», «la souplesse du transport aérien». Et se voit en «complément» d'un TGV, «parfait pour transporter des millions de personnes», et des autres compagnies aériennes. Comme l'irlandaise Ryanair, qui a déserté Reims en janvier 2004 après huit mois de desserte faute de pistes assez solides pour accueillir ses Boeing. «On ne