Reims envoyée spéciale
Tout le programme était dans les noms. Le Foyer rémois et l'Effort rémois, sociétés HLM remontant respectivement à 1912 et 1947, portaient dans leurs intitulés ce mélange de maisons proprettes et d'ambition constructive qui caractérisait les premiers organismes de logement social. C'était à la fois nouveau et expérimental. Avant la première guerre, par exemple, l'expérimentation consistait à offrir aux familles ouvrières des maisons où on ne s'entasse pas à dix dans deux pièces, avec de l'eau courante et de l'électricité. Mieux encore : des cités-jardins avec une crèche, une garderie, une école, une maison commune, une bibliothèque, une salle des fêtes, et même un journal. Autant dire que si les «diplômes de bonne tenue des logements» que le Foyer rémois délivrait font sourire aujourd'hui, le reste de l'action paraît encore innovante.
Friche industrielle. Aujourd'hui, les deux organismes restent le bras armé de la création de logements à Reims, avec des opérations d'une taille qu'on retrouve rarement ailleurs. La ZAC Dauphinot est l'une d'entre elles. Sur deux friches industrielles, l'Effort et le Foyer se partagent le «portage», autrement dit l'achat, en vue de la revente, de vingt-deux hectares de terrain au nord-est de la ville. L'Effort est l'aménageur de l'ensemble. Ce qui signifie qu'il en a dessiné le découpage, les futures rues, et la répartition des parcelles entre locatif et accession, social et privé. Les morceaux seront revendus aux sociétés,