Reims envoyé spécial
Une pierre noire a roulé jusqu'à l'orée de Reims. Posée sur quatre poteaux en béton, dominant la voie ferrée, la Cartonnerie est un bloc de granit sombre dont l'esthétique tranche avec le reste de la ville. Ouverte en février, la salle de concert est un impressionnant monument de bois, verre et ciment qui s'étend sur 4 000 mètres carrés. Au rez-de-chaussée, à l'aise dans des bulles transparentes, des postes internet, un centre de ressources sur les musiques actuelles et un café servent de point d'accueil. Dans un recoin qu'éclaire la lumière diffuse du jour, une salle d'exposition reçoit les oeuvres plastiques des artistes rémois.
Un écrin. Une fois les escaliers gravis, on entre de plain-pied dans la Cartonnerie : une première salle de concert d'une capacité de quatre cents places est dédiée aux soirées découvertes. Une seconde, pouvant accueillir jusqu'à mille deux cents personnes, a récemment été investie pendant une semaine par Cali. Tout autour, dans les recoins du navire, une rangée de studios de répétition ouverts aux groupes locaux et une ribambelle de loges à faire pâlir d'envie le premier Parisien en mal d'espace donnent tout son cachet au lieu. Pour en mesurer l'éclat, il faut visiter la loge «rouge», un écrin douillet et design qui relève plus de la suite d'hôtel que du backstage rock et crasseux.
La Cartonnerie est, selon Gérald Chabaud le directeur, «l'un des premiers lieux de cette envergure en France pensé et conçu pour les musiques actuelle