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Libération

Le faux départ du Musée.

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A l'étroit dans ses murs, le musée des Beaux-Arts devait déménager dans la halle Boulingrin, ancien marché. Le projet a été abandonné mardi.
publié le 10 décembre 2005 à 4h54

Reims envoyé spécial

Dans le temps, la halle du Boulingrin abritait le marché alimentaire de gros et de détail, sous d'élégantes courbes conçues en 1929 par l'ingénieur Eugène Freyssinet, adepte enthousiaste du béton armé. Aujourd'hui, elle est vide. L'immense voûte grise est décatie au point que de grands filets retiennent les chutes de gravats. Flanqué de deux coursives latérales et percé à son sommet de larges oculi, le bâtiment présente une austérité fuselée qui tranche sur les fantaisies joyeusement arts déco des rues alentour.

Près de la cathédrale, le musée des Beaux-Arts, lui, est trop plein. Il est obligé d'enfermer 90 % de son butin au fond de ses réserves. Son bâtiment, un ancien séminaire qui avait brièvement servi d'abbaye, n'offre pratiquement aucune ressource supplémentaire pour d'hypothétiques réaménagements ou extensions. D'où l'idée de transférer une partie du musée sous la halle Boulingrin réhabilitée. C'était, depuis trois ans, le projet conjoint de la municipalité et du musée. Et la première ébauche d'avenir pour cette sorte de friche alimentaire qu'était devenu ce marché, mort depuis presque vingt ans.

Voilà pourtant que tout s'écroule. Au cours d'une réunion du conseil de quartier mardi soir, l'adjoint à la Culture, Mario Rossi, a annoncé l'abandon de cette solution. «Il était trop difficile de faire tenir le musée dans la halle, dit le maire Jean-Louis Schneiter. Nous avions trop de problèmes techniques. Nous allons donc travailler sur l'hypothèse d'un m