Reims envoyée spéciale
Il existe une rigolote carte de France toute tordue qui replace les villes en fonction des temps de parcours du TGV et propulse Marseille à hauteur du Massif central. En 2007, grâce au TGV Est, Reims sera à 45 minutes de Paris et va pouvoir atterrir sur Marne-la-Vallée. Virtuellement s'entend. Reims, ville de la banlieue parisienne ? La capitale champenoise sera la première, en tout cas, à hériter d'un temps de transport aussi court, les autres destinations étant toutes situées au moins à 55 minutes de Paris. Un destin de ville dortoir métro-boulot-dodo attendrait-il Reims ? Cette perspective, le maire divers droite, Jean-Louis Schneiter, n'y croit pas. En face des 45 minutes de trajet, rappelle-t-il, «il faut mettre le coût du déplacement. Il y aura une sélection par l'argent». Il évoque l'exemple du Mans : «Pendant dix ans, vous avez tout le monde qui s'en va à la campagne et puis, vous les voyez revenir.» De fait, les 45 minutes de trajet ne résument pas l'équation domicile-travail : aujourd'hui, faire Paris-Le Mans tous les jours revient à plus de 550 euros par mois. Le même temps en RER (carte orange huit zones) : 136,90 euros. Pour la sélection par l'argent, le maire n'a pas tort. D'autant, ajoute-t-il, que Reims est une ville «qui manque de logements de cadres», et dont l'immobilier le plus coté les maisons est déjà assez cher. Peu de risques, donc, de voir Reims se couvrir de nouveaux habitants générant des charges (écoles, crèches) et parta