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Le risque du satellite

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A 45 minutes de Paris avec l'arrivée du TGV en 2007, la capitale champenoise va-t-elle échapper à un destin de ville de grande banlieue? Devant ce scénario du pire, elle se bat pour attirer entreprises et emplois.
publié le 10 décembre 2005 à 4h54

Reims envoyée spéciale

Il existe une rigolote carte de France toute tordue qui replace les villes en fonction des temps de parcours du TGV et propulse Marseille à hauteur du Massif central. En 2007, grâce au TGV Est, Reims sera à 45 minutes de Paris et va pouvoir atterrir sur Marne-la-Vallée. Virtuellement s'entend. Reims, ville de la banlieue parisienne ? La capitale champenoise sera la première, en tout cas, à hériter d'un temps de transport aussi court, les autres destinations étant toutes situées au moins à 55 minutes de Paris. Un destin de ville dortoir métro-boulot-dodo attendrait-il Reims ? Cette perspective, le maire divers droite, Jean-Louis Schneiter, n'y croit pas. En face des 45 minutes de trajet, rappelle-t-il, «il faut mettre le coût du déplacement. Il y aura une sélection par l'argent». Il évoque l'exemple du Mans : «Pendant dix ans, vous avez tout le monde qui s'en va à la campagne et puis, vous les voyez revenir.» De fait, les 45 minutes de trajet ne résument pas l'équation domicile-travail : aujourd'hui, faire Paris-Le Mans tous les jours revient à plus de 550 euros par mois. Le même temps en RER (carte orange huit zones) : 136,90 euros. Pour la sélection par l'argent, le maire n'a pas tort. D'autant, ajoute-t-il, que Reims est une ville «qui manque de logements de cadres», et dont l'immobilier le plus coté ­ les maisons ­ est déjà assez cher. Peu de risques, donc, de voir Reims se couvrir de nouveaux habitants générant des charges (écoles, crèches) et parta