Clermont-Ferrand envoyée spéciale
Quand Clermont-Ferrand, ville de Michelin, a annoncé que son tramway serait le premier au monde équipé de pneus, les ricanements n'ont pas manqué. Ainsi donc, la manufacture avait fait un caprice... De fait, Serge Godard, actuel maire socialiste, confirme : «Un jour, j'ai trouvé François Michelin dans l'antichambre, qui venait voir Roger Quilliot, le maire d'alors. Il était assez furieux, il disait qu'on n'avait peut-être pas besoin d'un tramway». La perspective d'un gros coup de projecteur sur une technologie ferroviaire justifiait-elle la patronale colère ? Ou, plus simplement, l'augmentation du versement transports, taxe que paient les entreprises?
Bataille. La vérité était en partie ailleurs : c'était potentiellement moins cher, des expérimentations avec pneus et un rail central de guidage, avaient été validées. Peu à peu, l'idée d'un «tramway sur pneus dans la ville du pneu», selon la formule du maire, fait son chemin. «Mais il y avait quand même des gens qui étaient des tenants du fer, poursuit Serge Godard. On a eu des discussions au conseil municipal sur le fait que ce n'était pas normal qu'on cède aux "pressions" de Michelin. C'était plus idéologique que technique.» N'empêche, les tenants du fer se battent. Le premier appel d'offres, en 1997, est attaqué au tribunal administratif par Alstom, roi du tramway sur rail et mauvais perdant. Un an pour rien. Le processus redémarre en 1998. Godard, qui a succédé à