Clermont-Ferrand envoyé spécial
Quand on est passé par le prestigieux Institut de physique du globe de Paris (IPGP), puis par le non moins prestigieux Caltech en Californie, où trouver un labo de classe mondiale, gage de succès futurs ? A Clermont-Ferrand. Pierre Schiano n'a pas hésité. En 1995, jeune chercheur cornaqué par Claude Allègre à l'IPGP, il décroche un premier titre de gloire, un article dans Nature (1). Il y démontre que la croûte océanique, en plongeant dans le manteau terrestre à plusieurs dizaines de kilomètres de profondeur, participe directement à la formation des laves des volcans de la ceinture du feu du Pacifique (Indonésie, Philippines). Une première scientifique, une nouvelle méthode d'analyse hyperprécise, une médaille de bronze du CNRS (en 1996), une invitation à passer un an au Caltech, en 1998. Comme début de carrière, on fait pire.
Globe-trotters. De retour en France en 1999, Pierre Schiano file à Clermont, professeur à l'université Blaise-Pascal. Pour s'y enterrer, suggère le Parisien au provincial ? Vous rigolez, semble répondre le géologue. Entre deux cailloux et trois médailles, une étagère de son vaste bureau exhibe la couverture de Nature du 30 août 2001. Une photo de l'Etna en éruption annonce un article signé Pierre Schiano. Il y révèle le secret du caractère de plus en plus explosif du volcan sicilien, une histoire, relatée dans Libération (2).
A Clermont-Ferrand, les volcans dorment, mais pas les géologues. Comment part