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Viser le maire sans en avoir l'air

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Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités locales, proche de Sarkozy, rêve d'enlever une ville profondément ancrée à gauche. En attendant, il laboure le terrain, au cas où...
publié le 9 février 2007 à 5h56

Clermont-Ferrand envoyée spéciale

C'est la blague qui court dans la gauche clermontoise : «On ne peut pas inaugurer une nouvelle boulangerie sans qu'Hortefeux soit là.» Le ministre délégué aux Collectivités locales, «porte-flingue» pour les méchantes langues, ou «lieutenant» de Nicolas Sarkozy comme il se proclame lui-même, se verrait bien ravir Clermont aux socialistes aux prochaines municipales l'année prochaine. Et son occupation du terrain, frénétique, est à la hauteur de l'enjeu. Depuis soixante ans, la ville est à gauche. Héritage de son passé ouvrier avec Michelin, cette sociologie électorale perdure en dépit de la transformation de la manufacture en multinationale pour cadres supérieurs.

«Donner de l'air». La domination de gauche, Hortefeux la baptise «anomalie» : «Il y a seulement deux villes en France qui n'ont jamais connu l'alternance, Clermont et Limoges, dit le ministre. Regardez le résultat.» Et d'énumérer les raisons pour lesquelles il faudrait «ouvrir les fenêtres», «donner de l'air à Clermont». La ville serait endormie, laide. «Il y a trente ans, Clermont, Grenoble et Montpellier étaient sur la même ligne, poursuit Brice Hortefeux. Vous voyez aujourd'hui la différence ?» Différence d'autant plus cruelle à ses yeux que Clermont, cas unique en France, abrite le siège de deux multinationales : Michelin donc, et Limagrain, le groupe coopératif de semenciers, sans que pour autant la métropole r