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La recherche contre le sida se heurte à Act-up

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publié le 14 décembre 1994 à 23h12

La recherche contre le sida se heurte à Act-up

- Des associations de malades qui contestent la méthodologie d'un essai thérapeutique sur un médicament anti-VIH, l'affaire n'est déjà pas banale. Mais quand Act-up demande le boycott de cet essai dont elles attendent pourtant beaucoup, l'affaire devient carrément surprenante. C'est ce qui vient d'arriver avec l'essai SV-14.604 organisé pour tester l'efficacité d'une nouvelle antiprotéase, le saquinavir des laboratoires Roche. L'affaire pose tous les problèmes inhérents aux essais thérapeutiques à propos du sida et des maladies actuellement incurables.

Personne ne sait aujourd'hui si ce produit, qui empêche la réplication du VIH in vitro, est actif en clinique. La seule façon de démontrer une quelconque efficacité est de monter un essai rigoureux en double aveugle. Scientifiques et malades s'accordent sur ce point et les associations américaines de malades ont récemment fait paraître plusieurs articles à ce sujet.

Si les malades contestent la méthodologie du SV-14.604, qu'ils accusent de «bafouer les règles éthiques les plus élémentaires», c'est notamment à propos du choix de l'AZT comme critère de comparaison. Les malades sont en effet répartis en 4 groupes recevant des associations de produits et même des produits différents. Ce qui devrait permettre de dire si l'antiprotéase est plus ou moins efficace que l'AZT, qui reste le médicament de référence, en dépit de ses effets secondaires et d'une efficacité très relative... C'est