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La micro-injection, une technique de procréation délicate de plus en plus souvent tentée

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publié le 19 décembre 1994 à 23h31
(mis à jour le 19 décembre 1994 à 23h31)

La micro-injection, une technique de procréation délicate de plus en plus souvent tentée Technique de procréation médicale récente, la micro-injection est de plus en plus utilisée. Le ministre de la Santé vient de recevoir à son sujet les conclusions de la commission nationale de la médecine de la reproduction.

En France, les premières naissances que l'on doit à la micro-injection datent de juin dernier. Aujourd'hui, il y aurait, toujours en France, quelque 500 femmes enceintes grâce à elle. Indiquée surtout dans les cas de stérilité masculine, lorsque l'homme produit des spermatozoïdes fragiles, peu mobiles ou en nombre insuffisants, elle se présente sous forme de deux méthodes: le Suci (1) consiste à placer plusieurs spermatozoïdes sous la membrane ovocytaire. L'Icsi (2), la plus pratiquée, consiste à placer un unique spermatozoïde au coeur de l'ovule (voir graphique). Certains biologistes la considérent comme «la technique la plus importante depuis la création de la fécondation in vitro».

En effet, pour la première fois, une technique de procréation médicale franchit toutes les barrières naturelles autour de l'ovule pour introduire de force un spermatozoïde qui, seul, n'aurait jamais pu être fécondant. Cette intervention en inquiète plus d'un. Parce qu'elle ouvre la voie à l'introduction d'un contaminant, voire d'un autre composant dans l'ovule, qui peut transformer le patrimoine génétique. Et parce que ses effets n'ont pas été évalués sur l'animal, dont l'ovule ne résiste