varietes
Lanvin contre Travolta - Le cinéma français a des vapeurs. Il se demande comment il a pu en arriver là: les films français ne représentent plus, depuis le 1janvier 1994, qu'un quart des entrées sur Paris-périphérie (26% de parts de marché, d'après le Film français). En revanche, avec 61% de parts de marché, le cinéma américain n'a jamais été aussi dominateur. Quant aux autres pays du monde, ils se partagent grassement les 13% restants (et encore, parce qu'il y a eu le film britannique à but lucratif, Quatre Mariages et un enterrement).
Films français en France: un peu plus d'une entrée sur quatre... C'est peu. Penchés sur cette comptabilité qui sent le sapin, les professionnels discutent en cercle. Le magazine Studio a ce mois-ci réuni trois producteurs notables (Charles Gassot, Alain Rocca, René Cleitman) et un réalisateur connu (Jean-Jacques Beineix). Tous quatre s'inquiètent de ne pas voir le début de la fin du tunnel, le débat court sur une dizaine de pages, et voilà que l'on parle des comédiens. Charles Gassot: «Il y a quarante ans, la star, c'était le comédien. Aujourd'hui, c'est le sujet du film.» Alain Rocca: «Il faut que les gens admettent qu'on prend autant son pied avec Lanvin qu'avec Travolta.»
Bien entendu, Alain Rocca ne parle pas ici de sexualité. Il exprime son désarroi face à la dévaluation des acteurs français à la Bourse des valeurs cinématographiques. Déjà que les actrices se sont fait tondre la laine sur le dos par les top models,