On croyait la coqueluche disparue en France, terrassée par les
campagnes de vaccination lancées en 1959 et généralisées depuis 1966. La couverture vaccinale aux environs de 80% de la population n'a pas fléchi. Pourtant, depuis 1991, la maladie a fait sa réapparition dans plusieurs départements.
Aux Etats-Unis, qui ont mené dix ans avant la France une politique de vaccination de masse, la coqueluche refait salement tousser les enfants depuis 1985. Aujourd'hui, le département américain de la Santé recense 6.000 cas par an, sur une population de 200 millions d'individus.
Le phénomène se répète en France mais avec quelques années de retard: dès 1991, le service du professeur Bégué à l'hôpital d'enfants Armand-Trousseau à Paris soigne 35 bébés atteints de coqueluche. Un fait assez notable pour que Pierre Bégué, associé à Nicole Guiso, biologiste à l'Institut Pasteur, lance une enquête sur l'étendue du mal. L'étude menée pendant un an et demi auprès de 22 hôpitaux disséminés en France est bouclée depuis novembre mais les premiers résultats quantifiant la maladie ne seront pas connus avant mai.
En effet, d'autres cas ont été constatés depuis deux ans dans l'Est de la France, à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, et en Loire-Atlantique. Dans deux villages ruraux de ce département, des enfants de maternelle et des plus grands toussent à qui mieux mieux. Certains ne se sont jamais fait vacciner, d'autres ont juste oublié les rappels. Mais quelques enfants, les plus grands, sont à jou