Exceptionnellement, une lettre au ministre des Postes peut suffire à
éviter trente à quarante kilos de prospectus par an, la moyenne de journaux gratuits d'annonces, publicités et autres dépliants encombrant les boîtes aux lettres. L'obstination d'un habitant de Loire-Atlantique aura mis deux ans à aboutir.
Christian Collas, militant écologiste à Campbon (Loire-Atlantique), retourne systématiquement à l'expéditeur les mailings et loteries qui sont adressées à son nom. Pestant contre le gâchis de papier glacé inutile, il a écrit au ministre de l'Environnement, gonflant l'enveloppe de sa missive d'un échantillon des prospectus honnis. Son courrier restant lettre morte, il demande au receveur de son bureau de poste à être interdit de pub. Sans résultat. Il écrit alors au ministre des Postes. Le 5 décembre dernier, le chef du bureau du cabinet du ministre lui répond: «J'ai demandé à mes services d'intervenir auprès du bureau distributeur qui dessert votre domicile.» Depuis, le facteur fait le tri, épargnant à l'écolo les prospectus et journaux gratuits qui parviennent non nominativement. Jusqu'à présent, il ne s'agissait que d'une faveur isolée, un arrangement octroyé selon le bon vouloir du receveur du bureau de poste voisin. En frappant au plus haut, Christian Collas a obtenu une mesure qui constitue un précédent. «Il y a de l'abus, c'est certain, note un conseiller du ministre de la Poste, mais comment faire? La Poste ne détient que 30% du marché des publicités non adressées.