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Libération

L'argent de poche, magot des mômes. Etude de Dominique Lassare de Micromégas.

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publié le 6 janvier 1995 à 0h30

Décidément, l'argent est un sujet tabou. Dans les familles, on en

parle peu ou pas du tout. Si les enfants et les ados connaissent bien leur propre budget, «leurs sous» comme disent les plus jeunes, ils n'ont qu'une idée très vague des revenus de leurs parents. Inversement: les parents ont tendance à minimiser les ressources de leur progéniture. Telles sont les principales conclusions de travaux menés par Dominique Lassare, professeur de psychologie sociale et secrétaire générale de Micromégas, une association européenne travaillant sur les modes de vie des jeunes et des enfants. S'intéresser à l'argent de poche débouche inévitablement sur une vision générale de la place de l'argent dans la famille. Premier constat: il ne faut pas limiter les sources de revenus des jeunes au seul argent de poche. «Les enquêtes menées auprès des parents d'une part, des enfants d'autre part ne débouchent pas du tout sur les mêmes chiffres, raconte Dominique Lassare. Les seconds donnent des sommes deux fois plus importantes que les premiers. Or j'ai plutôt tendance à faire confiance aux enfants car ils tiennent une comptabilité très précise de leur argent. Les parents ne pensent qu'à l'argent de poche et oublient les étrennes, les anniversaires, la rétribution des petits services ou des bonnes notes.» Dominique Lassare a mené une étude sur la quasi-totalité des jeunes de 14 ans de la ville de Vitry-le-François, en Champagne, qu'elle juge représentative de beaucoup d'autres localités. 70% de c