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Libération

En signant la Convention de La Haye, la France va clarifier les règles d'adoption d'enfants étrangers

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publié le 7 janvier 1995 à 0h31

Nantes,

correspondance Pour lutter notamment contre les trafics d'enfants, la France s'apprète à signer la Convention internationale de La Haye, qui prévoit d'instaurer une autorité centrale incontournable dans les pays d'origine et dans ceux des parents adoptifs. La Convention, adoptée en mai 1993, supprime la possibilité d'adoption en dehors d'un organisme agréé. L'adoption hors frontières souffre en effet de dérapages chroniques. «Pratiquement 10% des enfants adoptés à l'étranger ne sont pas entrés en France par les voies recommandables», explique le député UDF Jean-François Mattei, qui prépare un rapport sur l'adoption.

Bakchichs, passe-droits ne sont pas des cas isolés. La majorité des adoptions transnationales régulières pâtissent de ces bavures. «Par amalgame, on nous renvoie une image souillée, qui crée le doute: mes parents m'ont-ils acheté? C'est vrai: frais de constitution de dossier, voyage sur place, honoraires d'avocats - quand ils sont raisonnables -, frais de traduction forment un coût pour l'adoption», note Dominique Grange, vice-présidente d'Enfance et Famille d'adoption, qui regroupe des parents adoptifs.

Député des Bouches-du-Rhône, professeur de pédiatrie et de génétique médicale, Jean-François Mattei rendra son rapport fin janvier. «Actuellement, les deux tiers des Français qui adoptent un enfant étranger font une démarche individuelle, sans contrôle suffisant de la légalité. S'ils se débrouillent seuls, c'est que les oeuvres d'adoption sont mal connues,