Menu
Libération
Reportage

«On a refusé de payer pour un bébé brésilien», témoignage de la famille Guillaud à Nantes

Article réservé aux abonnés
publié le 7 janvier 1995 à 0h31

Marie-Pierre et Christian se sont vite décidés à adopter un enfant

étranger. Mais ça n'a pas été facile pour autant. Les premières associations, débordées, les ont découragés. On leur a demandé 90.000 F pour un petit Brésilien. Enfin, au bout d'un an, ils ont rencontré Enfants du monde et Neerja est devenue l'aînée de la famille.

Nantes, correspondance - DEUX DES TROIS ENFANTS de Marie-Pierre et Christian Guillaud sont nés à Bombay. Neerja et Charlotte, qui ont conservé leurs prénoms de naissance, ont été adoptées avant l'arrivée du petit dernier, François-Xavier, qui a vu le jour à Nantes. «On a toujours voulu adopter, mais ce choix n'a pas été fait dans la douleur, il n'est dû ni à une fausse couche, ni à une stérilité: nous n'avons pas eu de deuil à faire, ni de renoncement, puisque nous n'avions aucune impossibilité d'avoir un enfant. Cette chance apporte une certaine tranquillité d'esprit», dit Christian. Bien sûr, une grossesse n'est pas sans aléas pour Marie-Pierre qui soigne son diabète à coups de piqûres d'insuline, et nécessite d'être bien rééquilibrée physiologiquement avant la conception et pendant la grossesse. Mais en surveillant cet équilibre, le projet est très envisageable.

D'abord obtenir «l'agrémént». A 29 et 30 ans, Marie-Pierre, sage-femme, et Christian, anesthésiste pour enfants, décident donc d'adopter leurs deux filles aînées. Première démarche: l'agrément de la Direction départementale des interventions sanitaires et sociales. Obtention garantie en moi