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Finies les larmes, on quitte désormais ses parents en douceur

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publié le 14 janvier 1995 à 0h17

PRIVÉ. Finies les larmes, on quitte désormais ses parents en douceur

Partir de chez ses parents, la belle affaire. Beaucoup plus complexe qu'on ne l'imagine au premier abord. L'enquête que vient de publier l'Institut national des études démographiques sur «le passage à l'âge adulte» le montre. Elle a été menée auprès de 3.000 personnes de 25 à 34 ans qui ont parlé de leur jeunesse.

Ainsi, expliquent ses auteurs, Michel Bozon et Catherine Villeneuve-Gokalp (1), cette enquête n'est pas une image tronquée de la réalité parce trop instantanée mais elle permet d'envisager les différentes étapes qui amènent vers l'âge adulte. Les femmes d'abord Premier constat: une importante différence selon le sexe. 72% des femmes sont déjà parties à 21 ans contre 54% des hommes. A 28 ans, seuls 12% des hommes et 5% de femmes n'ont jamais quitté la maison familiale. La vie en couple reste la raison principale du départ, suivie par le fait de faire des études puis d'avoir trouvé un travail. La volonté d'indépendance ou la mésentente avec les parents ne sont avancées qu'à titre très secondaire.

Les femmes quittent leurs parents plus tôt car elles choisissent de vivre en couple de façon plus précoce. Les hommes ont tendance à subordonner la vie à deux à leur stabilisation professionnelle. Quand ils sont au chômage ou dans une situation précaire, ils restent plus longtemps sous le toit familial. Les femmes en revanche, qui ont plus de mal à s'intégrer sur le marché du travail, n'attendent pas pour all