Exit le tarif au kilomètre. Les nouveaux prix SNCF sont calculés en
fonction de la concurrence avion-route. Au risque aussi de pénaliser les utilisateurs des lignes dites «classiques» et d'accentuer les déséquilibres territoriaux.
Pas de hausse sur les TGV Méditerranée au-delà de Valence: normal, la concurrence avec l'avion sur Marseille fait rage. Des hausses moyennes de 3% sur les lignes TGV, allant jusqu'à 4,5% sur les parcours de moins de deux heures trente comme Lyon par exemple. C'est-à-dire là où la SNCF ne craint ni la route, ni l'avion. Un petit 1,5% supplémentaire sur les lignes de courte distance fortement concurrencées par la voiture. Enfin, + 1,7% (le prix de l'inflation) sur les trains de grande ligne dits «classiques».
«Il va y avoir ceux qui ont la chance d'habiter une grande ville, près d'une autoroute, d'un aéroport et du TGV, et les autres», estime Jean Sivardière, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) et administrateur SNCF pendant dix ans. «Peu à peu, on voit s'établir une double tarification. Ce sont ceux qui font Paris Montluçon, ou qui utilisent les transversales comme Bordeaux-Lyon, là où il n'y pas de concurrence avec l'avion ni la route, qui vont en faire les frais. C'est une politique "de tarification à la ligne et même au train par train, où l'usager a de grosses difficultés pour estimer le coût de son trajet», continue Jean Sivardière, qui reconnaît que la SNCF «doit s'adapter au marché puisqu'elle