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Périls en la demeure

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Etre malade en restant chez soi. C'est possible et même courant.
publié le 25 janvier 1995 à 23h58

Depuis quelques années, les médecins ont remarqué une recrudescence des allergies, inflammations et intoxications diverses contractées à l'intérieur des habitations ou des bureaux. Ces désagréments peuvent être provoqués par l'existence dans les murs ou les canalisations de petits parasites comme les blattes, les acariens ou les cafards, qui pullulent dans les atmosphères tièdes et moites des habitations modernes. Mais il ne suffit pas toujours de bien aérer ou de supprimer les matelas en laine pour rester en bonne santé. Avec vingt ans de retard sur ses voisins, la France est en train de découvrir que certains matériaux de construction ou de décoration, peintures, revêtements ou autre mousses d'isolation peuvent être nocifs.

Maux de tête, rhinites, allergies, asthme, pneumonies: les bâtiments peuvent rendre malades. La qualité de l'air domestique, qu'on suppose généralement moins polluée que l'atmosphère extérieure, mérite pourtant elle aussi d'être surveillée. D'autant que l'homo urbanus passe près de 90% de son temps entre quatre murs, chez lui, au bureau, dans les magasins.

Réunis à Nantes la semaine dernière, quelque deux cents experts, médecins, ingénieurs et architectes ont fait le point, plongeant dans un bain néo-hygiéniste. Né au XIXe siècle, l'hygiénisme, qui était grandement fondé sur les ravages de la tuberculose, était plutôt passé de mode à l'ère des antibiotiques. Or, voilà qu'il reprend du poil de la bête. La recrudescence des allergies respiratoires, au poil