Menu
Libération

Leçons de famille

Article réservé aux abonnés
publié le 26 janvier 1995 à 23h56

Leçons

de famille Les enfants d'aujourd'hui ont plus besoin de parents que de parents d'élèves.» Les propos de Serge Lebovici, psychanalyste pour enfants, alertent sur les psychodrames qui se jouent quotidiennement dans les familles à l'heure des devoirs. Bénédicte Surun le vérifie régulièrement. A Inter-Services Parents, elle reçoit fréquemment des appels de mères paniquées. «Mon fils ne travaille pas bien en classe»; «Ma fille est démotivée, que faire?» Pour cette conseillère scolaire, le premier objectif est d'organiser le retour au calme. L'angoisse des mères «On sent chez ces mères beaucoup d'angoisse, une peur très forte par rapport à la scolarité de leurs enfants. Résultat: elles deviennent stressantes, très contraignantes. Elles contrôlent tous les jours le travail et exigent de l'enfant 1 h à 1h30 de leçons, d'exercices, de dictées, alors qu'elles sont elles-mêmes épuisées par leur journée. Du coup, je leur demande: "Mais quand joue-t-il?» Parfois, lors des appels, l'enfant prend l'appareil: «Ma mère, elle en veut toujours plus. Quand j'ai 8, elle demande 10, quand c'est 10, elle demande 12...» Le moment des devoirs se passe rarement bien, avec une montée des conflits en fin de primaire et au collège. L'absence des pères Confirmant une enquête de l'Insee (voir infographie), Bénédicte Surun note l'absence quasi générale des pères, qui commencent à se soucier de la scolarité quotidienne des enfants à partir de la seconde. «En plus, ils ont tendance à faire des repr