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Libération

Dernières nouvelles de la planète couture

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publié le 31 janvier 1995 à 23h49

C'est l'histoire d'une planète qui de loin brillait comme une

étoile. Elle faisait rêver tous les habitants de la galaxie. Mais le temps l'a érodée, elle s'est racornie, elle a perdu de son éclat, et ses rares habitants entretiennent, telles les vestales, ses derniers feux. L'un de ses dirigeants les plus importants, Pierre Bergé, le dit depuis longtemps: la planète Couture va mourir, «elle disparaîtra avec le siècle». La semaine dernière, traversant le ciel de Paris, la petite planète a émis quelques signaux en direction de la Terre. En dépit de ce pronostic fatal, l'astre Couture a fait la démonstration des traces de vie qui subsistent. D'abord, elle a fait courir une rumeur: à la veille de sa retraite, Hubert de Givenchy, qui présentait pour l'avant-dernière fois, s'apprêterait à adouber le jeune créateur anglais John Galliano, dont le talent est salué par la profession toute entière, mais dont la personnalité bouillonnante cadre a priori assez mal avec la rigueur, pour ne pas dire la rigidité, d'une maison de couture. Comme personne n'a démenti, tout le monde avait au moins un prétexte à se réjouir.

Ce fut un des seuls. Bien sûr, une délégation représentant les 200 clientes qui habitent encore la planète était venue. Avec ses stars: Bernadette Chirac, Marie-Jo Balladur, Claude Pompidou, Jacqueline Delubac, en formation variable selon les défilés. Entourées de quelques amies de toujours (mais pas de trace d'Ivana Trump, ce qui est de mauvais augure), plus ou moins sourian