- Evidemment, en pleine commémoration de la libération d'Auschwitz, les pyjamas rayés du dernier défilé de la marque Comme des garçons n'étaient pas très heureux. La styliste Rei Kawabuko qui, semble-t-il, n'avait pas fait le rapprochement a pris la demande du Congrès juif européen (CJE) en considération: les pyjamas incriminés seront retirés de la collection Sommeil. Présentés le 27 janvier, jour du 50e anniversaire de la libération du camp d'extermination nazi, les pyjamas à rayures de la collection hommes automne-hiver 1995/1996 de Comme des garçons ont «suscité un trouble profond et des interrogations», selon un communiqué publié hier par le Congrès juif européen. Certes, plus d'une semaine après le défilé en question, le CJE s'est ému de la banalisation par cette mode «des événements qui ont bouleversé le monde il y a cinquante ans». La collection Sommeil a «réveillé des images de cauchemar: les pyjamas rayés présentés par un mannequin émacié sont particulièrement choquants». Le secrétaire général du CJE, Serge Cwajgenbaum, qui, entre-temps, est allé regarder la cassette du défilé de Comme des garçons au carreau du Temple à Paris, a donc demandé hier que soient retirés de la collection les modèles en question. Et assure prendre acte de la lettre que lui a adressée Adrian Joffe, directeur général de la marque: à l'avenir, promet-il, Rei Kawabuko «sera plus attentive à anticiper de possibles dérives et interprétations de ses créations». La créatrice japonaise de Comme d
Pourquoi. Pyjamas rayés de triste mémoire
Article réservé aux abonnés
publié le 8 février 1995 à 1h22
(mis à jour le 8 février 1995 à 1h22)
Dans la même rubrique