Croisières en version française
1,5 million de passagers en Europe contre 5,5 millions sur le marché américain en 1994. Après avoir travaillé sur son image pour attirer une clientèle plus jeune, la croisière multiplie les produits conçus spécialement pour les Français, les Latins ou les Anglo-Saxons. Ils sont présentés au 3e Salon des vacances en mer.
Deux cents Français pour deux mille Américains: la croisière tant rêvée sur un superbe paquebot peut tourner à l'exotisme américanisé ou au cauchemar. Il y a ceux qui se délecteront de la décoration clinquante, des restaurants aux menus en anglais et riront des spectacles kitsch de fin de soirée. Et puis ceux qui, plutôt coincés, n'apprécieront pas du tout ce genre d'humour. Armateurs et affréteurs tentent de mettre au point des croisières où chacun puisse s' y retrouver un peu. Cela d'autant plus activement que, sur un marché mondial en expansion (+10% par an sur la décennie 80) mais fragile, l'Europe peut être une source de profit. Une étude menée il y a quatre ans montre que 120 millions d'Européens ont des revenus compatibles avec la croisière contre 85 millions d'Américains. Fort de cette constatation, l'armateur italo-français Costa-Paquet, leader européen sur la croisière, rapatrie depuis un an pour l'été ses gros bateaux vers l'Europe. Et cet automne, il a lancé le Costa Allegra dans les Caraïbes. C'est un paquebot tout neuf de 800 places, réservé aux seuls Européens. Du jamais vu dans ces eaux-là. Restauration, animati