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Libération

Act up-Paris, le combat via Internet

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publié le 16 février 1995 à 1h05

Gwen Fauchois, 30 ans, militante à Act up-Paris, double clique sur

la souris. Le fax modem va, sur ses ordres, envoyer le même communiqué de presse à plusieurs dizaines de journaux et de radios. Le communiqué annonce un «zap» (1) pour le lendemain. Ce qui aurait pris quatre heures sur un fax poussif a pris cinq minutes à programmer. Le gain de temps est évident. L'urgence de la lutte contre le sida et la masse de travail à effectuer ont incité les fondateurs d'Act up-Paris à faire dès le départ avec la technologie.

Sur le modèle d'Act up-New York, l'association a choisi dès sa création de s'équiper en matériel informatique à l'initiative de Pascal Loubet, l'un de ses cofondateurs: «On devait être rapides. Qu'un ministre fasse une bourde à 9h00, il fallait pouvoir faire un tract, des affiches et un communiqué de presse pour le zapper dès 14h00.» Il a fallu former les militants à la PAO (Production assistée par ordinateur) et à la rigueur des machines. Des gens comme Jean-Paul Gaultier et Jimmy Somerville se sont mobilisés pour aider Act up-Paris à faire ces acquisitions, l'un en offrant un Mac, l'autre en donnant la recette d'un concert au Cirque d'hiver. Certaines commissions d'Act up-Paris comme Traitement-Recherche (commission interassociative TRT5) ont parfois à réagir en deux jours sur des protocoles d'accord de 150 pages. La masse de travail devenant toujours plus énorme, les relations avec d'autres associations toujours plus nourries, les préparations de réunions intern