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Libération

Pourquoi : le déclin du décor européen avec ""L'Histoire de la décoration d'intérieur""

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publié le 16 février 1995 à 1h05

L'Histoire de la décoration d'intérieur signée Mario Praz reparaît,

chez Thames & Hudson, dans un moyen format broché, largement illustré (même si souvent en noir et blanc), plus accessible que l'édition originale (388 p., 195 F). Pour retracer l'évolution du goût dans l'aménagement des demeures européennes depuis Pompéi, l'auteur (1896-1982), historien d'art et collectionneur italien, prend la casquette du guide faisant découvrir une à une au lecteur les innombrables pièces d'un palais gigantesque (exemples aristocratiques plutôt que bourgeois, bourgeois plutôt que populaires). Tout commentaire part d'un tableau, d'une gravure ou d'une aquarelle, pris dans le champ de l'histoire de l'art, du Songe de sainte Ursule par Carpaccio au Portrait de madame Bénard par Vuillard, ou conçus expressément dans le dessein de représenter, le plus méticuleusement du monde, un intérieur. De ce parcours chronologique s'attardant longuement sur la première moitié du XIXe siècle et passant notamment par Naples, les palais royaux allemands et le château de Ferrières, le disciple de Praz sortira émerveillé par son érudition; éveillé à l'importance de chaque détail mais un brin étourdi par leur accumulation. Il lui faudra choisir entre «cellule du savant» et «cuisines au XIXe siècle», «goût du gothique dans l'Angleterre du XVIIIe siècle» et «influence d'Herculanum», ou se laisser entraîner par les titres du sommaire, dont «le triomphe du siège à ressorts».

Mais à quoi tient que ce circuit n'oublia