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Les associations jugent la campagne antisida trop mièvre

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publié le 20 février 1995 à 0h59

Les associations jugent la campagne antisida trop mièvre

«Vivre avec le VIH», la nouvelle campagne d'insertion et de soutien aux séropositifs, est perçue comme «trop fade» par les associations de lutte contre le sida qui ont obtenu la diffusion d'une nouvelle campagne à destination des gays. Face aux publicités européennes, beaucoup plus violentes ou explicites, la France a du mal à tenir la comparaison.

Laurent de Villepin, d'Arcat-Sida, résume bien le malaise: «Ces films sont le produit de trop nombreux compromis. La stratégie de communication gouvernementale est paradoxale. A force de vouloir dire que le sida concerne tout le monde, on tombe dans des discours stéréotypés qui deviennent aussi irréels qu'inefficaces. En s'adressant à tout le monde, on ne s'adresse à personne.» Arcat-Sida s'attaque aussi «aux limites de la méthode» du comité de suivi de la campagne, structure qui inclut les représentants des ministères concernés, les grandes associations et la Ddass. Une grosse machine forcément frappée d'inertie et qui a l'air d'ignorer «le quotidien, parfois sordide, des séropositifs et des malades.» Un hétéro, blanc, en pleine forme Que voit-on, en effet, dans ce petit film? Deux frères qui discutent dans les vestiaires d'une salle de sport. L'aîné, lui, a réussi sa vie. Mais il est séropositif. Réalisé par Claude Miller pour l'agence Australie, ce spot TV cherche à montrer que les «personnes séropositives ont une vie, des projets, des amours...comme tout le monde» Les de