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Libération

Skier in, skier out. Le slalom du fuseau, entre ultra chi et ringard

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publié le 21 février 1995 à 0h45

La neige va-t-elle être le théâtre d'un nouvel affrontement entre

les générations? En tout cas, pour les détaillants de matériels et de vêtements de ski, le constat est unanime: les jeunes ne veulent plus entendre parler de ski, ils se mettent tous aux sports de glisse. Les parents skient, leurs enfants glissent L'offre est du coup calquée sur cette bipolarisation. On vend d'un côté aux adultes des combinaisons intégrales, de l'autre, à leurs enfants, des vêtements techniques à la fois adaptés au snowboard et en harmonie avec la mode urbaine. L'engouement pour le snowboard tient aussi à sa facilité d'apprentissage. En six heures, un jeune bien initié peut se débrouiller tout seul. Et cet univers est le prolongement montagnard de la culture skate-streetwear des villes.

En vedette, genoux et fesses La pratique du snowboard implique cependant un investissement de matériel: «Contrairement au héron, le surfeur des neiges ne s'arrête pas sur une jambe», souligne monsieur Timbert, responsable du rayon snowboard d'Hawaï Surf, temple de la glisse sis à Ivry-sur-Seine. «Les deux parties du corps les plus exposées sont les genoux et les fesses. Il faut porter un pantalon dans lequel on n'est pas totalement trempé au bout d'une heure», ajoute-t-il. Ces pantalons renforcés aux endroits stratégiques coûtent autour de 700-800 francs.

Et que porte-t-on au-dessus? «Le pull est mort, et la polaire aussi: elle a été tuée par la fausse polaire, que les gens n'arrivent pas à distinguer de la vraie