Les exemples ne manquent pas pour annoncer la récupération grand
public de l'identité visuelle de la techno. De la tournée de U2 au dernier clip de Georges Michael, les uns recyclent les spectaculaires vidéos shows jusque là réservés aux raves et l'autre pioche dans l'imagerie des flyers (les cartons qui annoncent les raves), en passant par les habillages télé technophiles en cascade. La cime de l'iceberg techno commence à émerger. Mais pour comprendre la richesse et l'inégalité des imageries de cet univers, il faut justement en saisir les rites très particuliers. La nécessité d'un environnement bigarré pour les raves, la multitude des courants musicaux, le quasi anonymat des artistes et la rapidité éclair de leur carrière; tous ces éléments ont entraîné la mise au point par les ravers de nombreux codes visuels qui leur permettent de se retrouver dans ce jeu de piste sans fin.
Un immense shaker Bienvenue dans le techno art, immense shaker et grosse machine à remixer. Au travers des flyers, des pochettes de disque, des logos, des vidéos, des clips, on brasse tous les univers. Selon le genre musical et l'époque, les technophiles ont récupéré les imageries de l'enfance, des religions orientales, des jeux vidéo, du Japon, du banal quotidien (détournement des logos de lessives, etc.), du nucléaire, du psychédélique. Dans la fièvre du recyclage, on a même réutilisé l'imagerie gothique hard-rock-métal.
Les tribus techno Récupération de tout et n'importe quoi: qui peut avoir envie, pa