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Portrait

Vigie de la mode, du haut de trente ans d'observation

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publié le 15 mars 1995 à 2h07

GINETTE SAINDERICHIN. L'ex-rédactrice en chef du «Jardin des modes»

a vu débuter Saint Laurent ou Montana. Le livre qu'elle vient de publier distribue coups de coeur et de gueule.

Vigie de la mode, du haut de trente ans d'observation - Elle n'est sûrement pas entrée dans la mode comme on entre en religion. C'est presque par hasard que Ginette Sainderichin s'est mise à écrire sur le prêt-à-porter qui, au tout début des années 60, était en voie de prendre l'avantage sur la haute couture. Ses trente ans passés à observer, l'oeil acéré et la tête froide, aux Echos, à la tête du Jardin des modes ou du mensuel professionnel Gap, Ginette Sainderichin les a mis à profit pour écrire un livre, la Mode épinglée sous toutes les coutures (1), qui donne sa version de ce «fait de société» des années 50 à nos jours. Moins qu'une somme encyclopédique, c'est un viatique que tous ceux qui s'intéressent à la mode mettront à profit. Car son regard de spécialiste mais toujours à bonne distance, à l'heure où la mode semble prise de tournis, télescopant les décennies, tombe à pic.

«La mode dans les salons: un bal de travestis». D'abord parce qu'elle rappelle quelques faits, essentiels ou amusants, comme la déclaration péremptoire et prémonitoire de Gabrielle Chanel en 1954, «il n'y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue. La mode qui reste dans les salons n'a pas plus d'importance qu'un bal de travesti». Ou la tentative de prêt-à-porter de Sylvie Vartan et Sheila, au début des années 60, sui