SANTÉ. Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité française
«Une place méthadone, c'est une vie sauvée»
Jean-Pierre Davant, le président de la Mutualité française, réagit aux propos de Claude Olievenstein qui, dans le rapport annuel de l'hôpital Marmottan, critique l'extension des programmes méthadone.
- Les propos du professeur Olievenstein, qui dénonce par ailleurs l'asphyxie du système de soins français et l'exclusion des toxicomanes, vous choquent. Pourquoi? L'Italie dispose de 25.000 places de méthadone, l'Angleterre de 17.000, l'Espagne de 10.000 et la Suisse de 9.500. Même l'Allemagne est arrivée en quelques années à 5.000 places. En France, nous atteignons péniblement les 1.000 places - pour un nombre de toxicomanes estimé entre 150.000 toxicomanes à 300.000 personnes- mais nous avons la plus forte statistique européenne de sida et d'hépatites C chez cette population. Bien sûr, la méthadone n'est pas la panacée, bien sûr elle n'est qu'un moyen dans l'arsenal thérapeutique destiné aux héroïnomanes. Mais peut-on ignorer qu'un toxico, qui accepte cette lourde contrainte que représente un programme méthadone, peut sauver sa vie en évitant les contaminations qui le guettent? D'ailleurs, peut-on citer dans une seule classe thérapeutique un médicament capable de résoudre l'ensemble des problèmes liés à une maladie?
Comment expliquez-vous l'opposition d'une partie du corps médical à la méthadone et, plus généralement, aux traitements de substitution en matière de toxicoman