Débuts prometteurs des défilés mardi. Avec les femmes en tulle noire
et sexy de Bertrand Maréchal, la relève est bien là, grinçante, libre. Et multiple, comme le prouvent les scintillantes créatures d'Olivier Guillemin.
Auréolé d'une réputation de «nouveau Saint Laurent», le couturier Bertrand Maréchal a confirmé tous les espoirs devant une foule avide de bousculades. La jeune femme imaginée par Bertrand Maréchal ressemble à une statue vivante, gracile, qui sort de sa chrysalide vers 17 heures pour virevolter entre les torsades des colonnes carrelées du Privilège, club ultrasélect du temps des nuits chaudes de la rue Montmartre. Crêpe de laine et satin stretch, moire et jersey diaphane, ottoman et chantilly (une dentelle invisible à se lécher les babines), les modèles dessinés par Bertrand Maréchal - enfant prodige de la couture arborant une immarcescible quarantaine - s'élancent comme des blocs de transparence, du cristal liquide enveloppé d'une écume noire. Loin de l'austérité, l'omniprésence du noir met en valeur la passion libertaire d'une femme qui ne s'en laisse pas accroire.
Exhibant les somptueux contours d'une carnation métissée, caressée par le soleil, la femme selon Maréchal est une sorte de Pasionaria de la volupté, pirate de la séduction dont le long déshabillé en mousseline révélant culotte et soutien-gorge en chantilly tient lieu de grande voile noire gonflée par le vent d'une sensualité absolue. Egérie létale Le trouble s'installe dans l'esprit du visiteur, pl