Santé. La tuberculose, passager clandestin des transports aériens
On connaissait le paludisme et la grippe qui voyagent, et on savait la tuberculose en recrudescence chez les populations pauvres. La découverte aux Etats-Unis de quatre cas de tuberculose, dont un mortel, contractés dans un avion témoigne de l'accélération de l'épidémie.
Avril 1994, à Hawaï. Une femme d'une trentaine d'années, de retour d'un séjour à Baltimore, sur la côte Est des Etats-Unis, est hospitalisée pour une toux et un essoufflement intenses. Deux semaines plus tard, elle meurt à l'hôpital d'Honolulu d'une tuberculose pulmonaire rebelle à tous les traitements. C'est au Centre de contrôle des maladies d'Atlanta (CDC) qu'échoue alors la rude tâche de retrouver, parmi toutes les personnes qu'a pu approcher cette malade, celles qu'elle a infectées. La première des contaminées sera découverte sans trop de mal: la fille des amis chez qui elle a séjourné à Baltimore est atteinte. Mais le CDC n'est pas au bout de ses peines: il lui faut maintenant examiner les 925 passagers des vols (aller et retour) Honolulu-Chicago et Chicago-Baltimore.
L'enquête, qui vient d'être publiée dans le journal du CDC, sera longue mais fructueuse: parmi les 257 passagers du vol Chicago-Honolulu, (durée: 8 heures 38 minutes), 15 personnes ont des tests positifs au bacille tuberculeux. Et, sur les 15, 4 étaient assises non loin de la malade décédée. C'est sur ce voisinage, associé à la survenue de 4 nouveaux cas, que se fondent les ex