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Santé. La tuberculose, passager clandestin des transports aériens

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publié le 21 mars 1995 à 1h38

Santé. La tuberculose, passager clandestin des transports aériens

On connaissait le paludisme et la grippe qui voyagent, et on savait la tuberculose en recrudescence chez les populations pauvres. La découverte aux Etats-Unis de quatre cas de tuberculose, dont un mortel, contractés dans un avion témoigne de l'accélération de l'épidémie.

Avril 1994, à Hawaï. Une femme d'une trentaine d'années, de retour d'un séjour à Baltimore, sur la côte Est des Etats-Unis, est hospitalisée pour une toux et un essoufflement intenses. Deux semaines plus tard, elle meurt à l'hôpital d'Honolulu d'une tuberculose pulmonaire rebelle à tous les traitements. C'est au Centre de contrôle des maladies d'Atlanta (CDC) qu'échoue alors la rude tâche de retrouver, parmi toutes les personnes qu'a pu approcher cette malade, celles qu'elle a infectées. La première des contaminées sera découverte sans trop de mal: la fille des amis chez qui elle a séjourné à Baltimore est atteinte. Mais le CDC n'est pas au bout de ses peines: il lui faut maintenant examiner les 925 passagers des vols (aller et retour) Honolulu-Chicago et Chicago-Baltimore.

L'enquête, qui vient d'être publiée dans le journal du CDC, sera longue mais fructueuse: parmi les 257 passagers du vol Chicago-Honolulu, (durée: 8 heures 38 minutes), 15 personnes ont des tests positifs au bacille tuberculeux. Et, sur les 15, 4 étaient assises non loin de la malade décédée. C'est sur ce voisinage, associé à la survenue de 4 nouveaux cas, que se fondent les ex