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Libération

Prêt-à-Porter : femmes aux bords de la vulgarité

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publié le 22 mars 1995 à 1h57

L'âge cosmique de Paco Rabanne lui donnerait-il un droit de veto contre la dictature de l'élégance? Ses escort girls en jupon vert sont clairement mauvais goût. Au contraire, chez Véronique Leroy, la chair est un cadeau. Et sa mode déroutante, désaltérante et sexy.

Lundi 20 mars à 15h30, c'est au tour de Véronique Leroy d'exhiber sa collection de prêt-à--porter dans la petite salle du Carrousel du Louvre qui semble accuser - mais est-il le seul? - quelques stigmates de lassitude. Hosanna! La mode de Véronique Leroy est à même de réchauffer la plus frigide des rédactrices de mode. Elle est en effet une jeune créatrice connue pour ses excentricités fluo à base de kitsch façon concierge et de fantasmes de midinettes en quête de séismes sensuels. Loin d'être en quoi que ce soit désobligeante, la référence à deux catégories sociales injustement moquées permet en fait à Véronique Leroy d'affaler une mode ostensiblement et sainement sexy. Pour mémoire mini-robes ras la touffe, bustiers en dentelles noires translucides et mammaires, guêtres et manchons en peluche pour ours mal léché, découpes asymétriques et plongées pubiennes... Les jambes sculptées dans des collants aux couleurs aberrantes, le buste saillant dans du stretch laqué fluo, la femme de Véronique Leroy est toute droit sortie d'un monde ektachrome - à l'image du carton d'invitation - façon Guy Bourdin, rythmé par une disco électronique. D'ailleurs, c'est à la piste de danse des heures glorieuses début 80