Strasbourg, correspondance
«A ma connaissance c'est la première fois qu'une ville s'intéresse de cette manière-là aux toilettes publiques», admet Serge Kaercher, directeur de l'antenne strasbourgeoise de l'Ilas, l'institut de formation professionnelle à qui la communauté urbaine de Strasbourg a confié l'organisation de stages de formation pour les préposées aux toilettes publiques.
Par groupe d'une petite dizaine, les employées des toilettes publiques, une soixantaine de personnes au total, bénéficient ainsi de trois jours de formation. «Beaucoup se sentent exclues de la vie du personnel municipal. D'autres craignaient que ce stage soit une formation sanction, alors que la Cus nous demandait une formation promotion», poursuit Serge Kaercher.
Le stage lui-même se partage entre une partie théorique et des visites sur le terrain. «Pour la partie théorique, nous abordons les différents types de contaminants, les virus, microbes, bactéries, moisissures, etc., ainsi que les produits de nettoyage et leur adaptation aux matériaux. Beaucoup de ces dames ne savent pas déchiffrer les indications des produits. La plupart nous ont expliqué qu'elles faisaient comme chez elles, alors que des toilettes publiques nécessitent une tout autre approche», raconte Jean-Louis Eschbach, technicien de formation, responsable des stages. «Les employées ont dévoilé leurs recettes, toutes personnelles et parfois détonantes. L'une préparait un mélange d'eau de Javel et d'ammoniaque, alors que ce mélange dég