Les années passent, les sanisettes Decaux poussent. Dans la famille des lieux d'aisances, celui-ci est devenu l'incontournable des trottoirs, déjà passablement encombrés par d'autres mobiliers de la même entreprise. Incontournable, mais apparemment bien contourné par les administrés, qui répugnent à glisser une pièce de 2 francs pour satisfaire leurs besoins naturels. Au point que certaines villes, comme Strasbourg ou Nantes, se posent la question de la gratuité des lieux d'aisances.
Une moyenne de sept clients par jour et par édicule à Strasbourg: le moins que l'on puisse dire est qu'on ne se précipite pas aux portillons des treize sanisettes Decaux. Ce n'est pas que la population alsacienne soit moins incontinente qu'ailleurs, mais «les gens y redoutent la claustrophobie, la peur d'y rester coincé ou les surprises du mécanisme de nettoyage», estime Claude Kunz, adjoint au maire, et vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS). Nettoyer tous les jours la «miction sauvage»
On se demande même encore pourquoi on continue de faire payer l'accès à ces sanisettes quand on sait que, dans cette ville par exemple, la recette moyenne anuelle est de 5.110F pour un loyer de 120.000F. Même absence de rentabilité à Villeurbanne, où l'on a calculé que chaque usage de l'installation coûte 10F à la ville (soit 817.000F par an pour neuf sanisettes), quand cela ne lui rapporte qu'un franc.
A Villeurbanne ou à Nantes, les édicules payants seraient surtout fréquentés par les femmes.