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Libération
Reportage

Il grimpe, il grimpe, le petit train suisse du Bernina Express

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publié le 24 mars 1995 à 1h51

Le Bernina Express se prend à Coire dans le canton des Grisons. Où

commence son impressionnante traversée des Alpes, du nord au sud, qui le conduit en 4h30 et 145 km jusqu'en Italie. Banquettes en bois et velours, loco électrique, flocons" dépaysement garanti.

- Le petit train rouge des chemins de fer rhétiques attend sous les flocons en gare de Coire. Le contrôleur sifflote, les voyageurs sifflotent. Les mécanos en combinaison orange, eux, serrent les derniers écrous. Un signe du conducteur et le Bernina Express démarre, quitte la gare pour grimper dans les sapins. Tout de suite, on se dit que ça va être bien. C'est le train électrique du petit frère qui s'en va rouler dans un conte de fées. Avec de grands arbres tout blancs qui ressemblent à d'immenses chapeaux pointus. Sur son rail unique, il s'en va en grinçant, emmenant ses drôles de wagons qui ont chacun une odeur particulière. Au total, une dizaine de voitures de première et seconde classe, des vieilles et des modernes, qu'on dirait mises à la va-comme-je-te-pousse, sans souci d'ordre ni d'esthétique. Mais qui, toutes, répondent pourtant aux devoirs du bon cheminot. C'est que l'hiver, le Bernina Express ne sert pas qu'aux touristes. Il dessert les villages perdus des Grisons, se forme et se déforme dans les gares pour satisfaire aux besoins de sa vie de chemin de fer régional avant de plonger, en une traversée des Alpes Nord-Sud, sur Tirano et l'Italie.

A l'intérieur, sur les banquettes en bois recouvertes de velours o