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Libération

La chouette. La nuit des hululements

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publié le 29 mars 1995 à 1h45

ENVIRONNEMENT. Une soirée était consacrée à la chouette samedi

dernier.

La nuit des hululements L'oiseau autrefois diabolisé est aujourd'hui menacé.

La Roche-sur-Yon, envoyé spécial Posé sur le toit de la voiture, le magnétophone lâche un peu de souffle, puis fait résonner le hululement modulé de la chouette hulotte. La lisière du bois reste muette. Mars est pourtant le meilleur mois, en pleine saison des amours, pour entendre les vraies chouettes faire écho à leur chant sur bande magnétique, ce que les naturalistes appellent la technique de la «repasse». Un chien aboie au lointain. Les ornithologues d'un soir attendent, tendent l'oreille. «Hou hou!» Dix minutes après ces appels réitérés du magnéto, un vrai cri de chouette s'élève dans le noir, à quelque cent mètres du groupe d'observateurs. «Mettez vos mains aux oreilles, en entonnoir, on entend mieux», chuchote Christophe, l'un des animateurs de cette soirée. Quatre groupes ont été constitués, répartis aux quatre points cardinaux. Dans le bocage vendéen, ils participent à la «nuit de la chouette», une première: trois cent groupes et associations d'amis de la nature ont convié le public à découvrir ce rapace dans toute la France et la Belgique, samedi dernier.

Le couple de hulottes s'est tu. Retour aux voitures. Perchée sur un poteau, une chouette chevêche s'envole dans la lueur des phares de la voiture de tête. Le convoi s'est engagé dans un chemin de terre bordé d'arbres dont les ramures sombres griffent la nuit. L'appeau ma