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Libération

Vol au-dessus d'un lit de passager de luxe : en juin, les longs courriers d'Air France seront équipés de fauteuils-lits.

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publié le 1er avril 1995 à 4h31

Le premier fauteuil-lit d'Air France ne sera installé dans un Boeing

747 qu'en juin prochain, mais depuis une dizaine de jours, il a déjà senti le poids des fessiers prestigieux de l'ensemble de la direction générale de la compagnie et du conseil d'administration. Alain Minc l'a testé dans toutes les positions: assis, couché à moitié, allongé sur le ventre le dos ou sur le côté. Le fauteuil n'aura pas été surpris, cela fait des mois qu'il voit venir tous les derrières du monde. Il y a eu celui de la Japonaise de 1,60 m pour 50 kg, et celui du Texan de 2,10 m pour 120 kg. Tous sont venus se poser virtuellement sur lui, via les logiciels de Dassault et Renault. Pour étudier son fauteuil capable d'attirer sur ses longs courriers les clients capables de payer 46.261 francs pour un aller-retour Tokyo-Paris, Air France a en effet eu recours à des programmes de Dassault Aviation ou de Renault qui stockent en mémoire les postérieurs numérisés des cinq continents.

En mai 1994, quand Christian Blanc, PDG d'Air France, choisit Guy Tardieu comme responsable du projet, il lui demande de définir un fauteuil pour les passagers «haute contribution», qui ne regardent pas à la dépense. Il faut donc résoudre la quadrature du fauteuil-lit. Un siège qui passerait de 90 degrés à 180 en s'arrêtant à 127°, l'angle naturel entre le buste et les cuisses en état d'apesanteur.

Pour le concevoir, Air France consulte les huit grands du fauteuil d'avion. Réponse unanime: «D'accord, mais on ne touche pas à