EMPLOI. A Fécamp, en Seine-Maritime, les Déferlantes, un des
festivals de «théâtre de bitume», viennent de s'achever. Scènes de rue avec saltimbanques Les villes s'arrachent les spectacles à coût réduit des nouveaux baladins. Fécamp, correspondance «Mon métier? Redresseur de dialogue. C'est un métier comme un autre.» Fécamp, Seine-Maritime, un jour de marché. Marius Laviolette stoppe son triporteur pétaradant, dresse son échoppe d'«alchimiste et marchand parfumeux», y accroche un soleil de papier mâché et harangue les passants. La petite place blottie dans ce port des terre-neuvas se vaporise alors des parfums de garrigue provençale aspergés par le camelot. Le public s'amasse, invité à les identifier: thym, violette, citron, vanille, ail... «Je chasse la rencontre avec le public et sers de déclencheur. Il faut aller au-devant de ceux qui ne vont jamais au spectacle, proposer un contrepoint à la culture de la télé, déranger le quotidien, faire rêver.» Depuis quinze ans, Joseph Diacoyannis, alias Marius Laviolette, 35 ans, assume son statut de «branleur pro» en bouffant du bitume pour faire ses 150 numéros annuels. Il était parti pour être maraîcher: un coup dans les carottes, un autre dans les tomates, selon les saisons. Mais les quelques notions de danse et de chant inscrites dans sa formation ont provoqué le déclic.
Joseph se fait mime, jongleur, intègre la troupe de Jérôme Savary à Lyon, jusqu'à ce que le théâtre de rue «l'appelle»: «C'est l'espace, et vous touchez tous l