Aujourd'hui s'ouvre à Dakar, au Sénégal, le congrès sur les maladies
infectieuses organisé par l'Institut Pasteur dans le cadre du centenaire de la mort de Louis Pasteur. Consacré aux causes et aux mécanismes des maladies infectieuses, ce colloque, qui réunit plus de 300 chercheurs du monde entier, s'inscrit dans un contexte de résurgence de ces maladies qui, plus que jamais, constituent un enjeu majeur de santé publique, dans les pays riches comme dans le Tiers-Monde. Giorgio Torrigiani, directeur du programme «maladies infectieuses» à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), explique ici les raisons du retour inattendu de maladies qu'on croyait oubliées ou vaincues. La tuberculose est de retour. Le paludisme et les diarrhées infectieuses font des ravages dans le tiers monde. D'autres infections inconnues apparaissent. Les experts avaient-ils prévu que les maladies infectieuses seraient la principale cause de mortalité dans le monde à la fin du XXe siècle?
Il faut, en ce domaine, distinguer deux phénomènes. D'une part, des maladies, comme le sida ou les infections respiratoires mortelles à hantavirus découvertes il y a trois ans aux Etats-Unis et en Amérique latine, sont apparues récemment et, même si elles existaient auparavant à l'état sporadique, personne ne les connaissait. Ces hantavirus, dont on connaît quatre-vingts cas aux Etats-Unis et le même nombre en Argentine, sont apparus au Nevada, dans une réserve d'Indiens Navajos. Nous savons maintenant en faire le diagno