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Libération
Reportage

Festival ""Scoop en stock"" de Poitiers : ""On appâte par des infos sur le bahut»

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publié le 14 avril 1995 à 3h03

A Grasse comme à Fréjus, on trouve la même volonté d'ébranler

l'apathie. Poitiers, envoyé spécial «Pourquoi les autres lycées auraient-ils droit à un règlement intérieur pourri et pas nous? Comment veulent-ils que nous exprimions notre esprit rebelle s'ils nous privent d'interdits? Je vous invite à manifester avec moi pour plus d'injustices, pour le droit aux interdits et moins de liberté!» Ainsi s'exprime Bibbi dans les pages du journal AC2N vendu 5 F au lycée Tocqueville de Grasse. L'initiative de cette publication est revenue aux lycéens de 16-17 ans qui s'y sont mis à quinze pour photocopier leur prose depuis décembre dernier. «On avait l'impression qu'il ne se passait rien. Le lycée a trois ans, il est tout blanc avec du carrelage partout, un mélange d'hôpital et de recherche nucléaire. On veut réveiller les gens et ce n'est pas facile», explique Magali, 16 ans. Les articles polémiques sur le lycée sont plutôt ésotériques pour les non-initiés, quand ils dénoncent par exemple l'interdiction des «débordements d'affection» dans l'enceinte de l'établissement. Tous les sujets ayant directement trait à la vie interne sont très sensibles: ici, ce sont les lycéens eux-mêmes qui ont réagi contre un article critiquant à demi-mot un responsable, allant jusqu'à parler de «scandale». Le subversif n'est pas vraiment de mise. On préfère s'interroger sur la qualité des pâtes dentifrices (test épatant de plusieurs marques où l'on apprend que le Signal Croissance a une «odeur sucrée et