Le prêt-à-porter griffe ses murs
Le style ne suffit plus pour vendre, surtout s'il a tendance à s'étaler, vaguement semblable, au même prix, sur de banales étagères. Aussi, les chaînes de prêt-à-porter ont appelé les designers à leur secours. Pour ses lolitas, Kookaï joue le luxe, bois de sycomore, débauche d'éclairage et parquets à l'ancienne. Caroll mise sur une ambiance ivoire et «sculpte» ses boutiques d'ombre et de lumière. Et la papesse du «french design», Andrée Putman, signe le faux fouillis et les rubans d'asphalte gris des rayons la Rue est à nous chez Tati.
S'il suffisait de proposer de jolis vêtements pour les vendre... Non, il faut aussi de jolis magasins. Le décor fait une bonne partie de la vente. Poussées comme des champignons ces dernières années, les chaînes de prêt-à-porter féminin ont subi comme les autres la crise du textile. Or, les Promod, Etam, Kookaï et autres Camaïeu n'étaient pas vraiment portés sur la décoration intérieure et ont fini par tous se ressembler. Face à cette banalisation des enseignes, les chaînes ont été forcées d'affirmer leur identité. Comme les vêtements vendus dans ce type de boutiques sont, grosso modo, les mêmes au même prix, c'est donc leur environnement qui devait être repensé. Or, il n'y a pas 36 manières de présenter les vêtements: les grosses pièces sont pendues sur un portant et les petites pliées sur des étagères. Il n'empêche: la grande diffusion ne peut plus se permettre d'être décorée comme un hypermarché. Jusqu'à ces