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Libération

Les petites fleurs tournent en rond

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publié le 17 avril 1995 à 2h58

Prêt à poser, le bouquet boule maintient en exil glaïeuls et grands

iris.

Certains pourraient en avoir une overdose. Mais il est là: le bouquet rond persiste. Dans les vitrines des plus sophistiqués des fleuristes ou dans les allées des hypermarchés. Les quelques signaux annonçant le retour à plus de linéarité dans les compositions florales ne se retrouvent pas dans les vitrines pascales. Parce que la rondeur évoque une douceur dont, en temps de crise, les Français auraient paraît-il besoin, mais aussi parce que ces bouquets travaillés très serrés, noués au raphia sont «prêts-à-poser» dans un vase. Tranquille. Ils plaisent aux consommateurs. Et aux fleuristes qui aiment arranger ces «tableaux éphémères» où se mêlent autant de fruits, de feuilles, de branches, de morceaux de bois que de fleurs.

«J'essaie de composer des paysages.» Chez Alain Bousquet, rue Oberkampf, (Paris XIe), c'est Christine qui travaille le rond. Un quart d'heure, vingt minutes, parfois plus. Tout dépend de l'inspiration du moment, de la diversité des espèces. Pour elle, le minimum, c'est cinq. Mais il peut y en avoir le double. Le bouquet rond se prête à tous les délires de l'imagination. A toutes les manipulations; ciseau pour couper, main pour tordre, nouer le feuillage, pistolet à colle pour inclure noix de cajou, brins de paille ou boules d'eucalyptus. C'est selon l'humeur, les saisons et le prix.

Car en la matière, c'est moins le cours de telle ou telle espèce que le travail et la griffe du fleuriste qu