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Libération

Une équipe colombienne affirmait en novembre avoir découvert un vaccin. Le paludisme tue, le vaccin divise la recherche

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publié le 19 avril 1995 à 2h55

Une équipe colombienne affirmait en novembre avoir découvert un

vaccin.

Le paludisme tue, le vaccin divise la recherche Des millions de victimes chaque année, dont un million pour la seule Afrique noire, des milliards de personnes exposées, des parasites de plus en plus résistants aux traitements: le paludisme est un des plus grands tueurs de la planète. Pourtant cette maladie qui sévit essentiellement dans les pays pauvres n'attire ni les crédits ni les chercheurs. L'annonce, en novembre dernier, de la découverte d'un vaccin antipaludisme par le Colombien Manuel Patarroyo a donc été une des très rares bonnes nouvelles en ce domaine. Une bonne nouvelle très relative si l'on en croit les discussions animées qu'a soulevé ce «vaccin» parmi les chercheurs réunis la semaine dernière à Dakar pour le colloque international sur les maladies infectieuses.

Existe-t-il actuellement un vaccin contre le paludisme? Cette question divise les spécialistes depuis que Manuel Patarroyo a annoncé qu'il avait mis au point un produit qui protégeait 30% des personnes vaccinées contre le paludisme. Si l'OMS est sur la même ligne que le chercheur colombien et a mis en route plusieurs essais, notamment en Gambie, les chercheurs français et américains réunis à Dakar ont eu des mots très sévères pour le «vaccin» de Patarroyo.

«Nous n'avons pas la preuve de l'efficacité claire ni de l'inefficacité de ce que Patarroyo appelle lui-même une substance», a notamment déclaré Pierre Druilhe, responsable du labora