Son éternel rival, le Pallabrousse, s'est mieux adapté aux modes.
Avec la fermeture des établissements Giraudier, sis à Mauléon-Soule dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est un produit culte qui risque de disparaître. Cette entreprise de 35 salariés, principal fabricant des Pataugas, a dû arrêter la production de la célèbre chaussure de toile: son unique client, la société Harika, qui lui avait passé commande de 48.000 paires en novembre dernier pour un montant de 4 millions de francs, a déposé le bilan. Placée en redressement judiciaire la semaine dernière par le tribunal de Créteil, Harika s'est déclarée incapable d'honorer ses dettes, contraignant Giraudier à la fermeture de son usine et au licenciement de ses salariés. L'increvable croquenot, qui a fini par désigner tous les brodequins de toile montés sur caoutchouc, va-t-il pour autant rendre l'âme? A Mauléon, berceau du Pataugas, on ne veut pas s'y résoudre. «C'est un industriel de la ville, René Elissabide, qui en a inventé une première version, avant-guerre, se souvient Jean Lougarot, maire de la commune. Cet ancêtre du Pataugas, la Regum, était en fait une espadrille montée sur une semelle de caoutchouc. Après-guerre, René Elissabide a amélioré le concept, et rebaptisé Pataugas ce brodequin de toile à semelle de caoutchouc cuite au gaz (d'où son nom). A la tête d'une usine de 400 ouvriers, l'industriel, qui était aussi un génie de la réclame, a imaginé de chausser trois marcheurs de la région, les «trois Etche» (Etcheg