Au 400.000e et dernier pin, il fallait bien boire un coup. Le maire
et tout ce que la région de Lacanau-Le Porge compte de personnalités ont célébré, le week-end dernier, la fin d'une des plus délicates opérations de replantation de pins maritimes que les ingénieurs de l'Office national des forêts (ONF) aient jamais eue à gérer. Car s'il est assez habituel de faire des semis, il est exceptionnel de planter des arbres sur des dunes. L'opération qui a coûté 6 millions de francs a pris cinq ans. Cinq ans dont beaucoup de tâtonnements, d'essais ratés, avant de reboiser les 950 hectares de cette partie du littoral aquitain (quart nord-ouest de la commune du Porge) qui, en un seul jour, le 18 juillet 1989 par un vent de 60 km/heure et une température de 30°, est partie en fumée.
Au début, ils sont allés au plus simple et au moins coûteux: le semis. C'est de tradition. Sur les dunes, quand on veut des pins, on sème. Mais c'était sans compter le climat et les rongeurs. Deux étés de sécheresse successifs dans ce paysage lunaire d'après-incendie ont eu raison des efforts de la graine pour se transformer en pin, tandis que les lapins, ravis de cette nourriture disponible et abondante, s'en donnaient à coeur joie. Le semis fut un échec, et les ingénieurs de l'Office national des forêts ont dû imaginer une autre solution: la plantation. A première vue, le défi n'a pas l'air insurmontable. Question sol, le pin n'est pas très exigeant. Moins il y a de matières organiques, plus il se sent à